Création d'une commission d'accessibilité à Dunkerque

La ville vient de mettre en place sa commission communale d'accessibilité aux personnes en situation de handicap. Elle doit rendre la ville plus facile à vivre pour les tous les types de handicap et, de fait, pour tout le monde.

PAR ANNICK MICHAUD

dunkerque@lavoixdunord.fr PHOTO ARCHIVES J.-CH. BAYON

5Pourquoi une commission ? - Une loi de 2005 sur le handicap prévoit que les établissements recevant du public, les transports, les services publics soient accessibles à toute personne en situation de handicap, d'ici 2015. Elle impose une commission dans les villes de plus de 5 000 habitants, ainsi que dans les intercommunalités (lire ci-dessous).

5Avec qui ? - La commission regroupe des élus, des associations représentant les handicapés, comme les Paralysés de France, les Papillons blancs, la Maison des aveugles, l'association de déficients intellectuels Nous aussi, etc., aux premières loges pour détecter les manques. La ville a souhaité y associer des délégués de tous les conseils communaux, qui connaissent bien les quartiers.

5Son objectif. - La commission communale « va devoir émettre des suggestions pour faciliter la vie des gens et les faire remonter aux personnes compétentes. Elles ne concernent pas seulement les services municipaux, mais aussi les privés comme les commerces, les professions libérales », explique Zoé Carré, élue en charge du Handicap. La notion d'accessibilité touche à tout ce qui est public et vise à l'autonomie des handicapés. Chaque année, la commission rendra un rapport au préfet.

5Ses priorités. - Partie émergée de l'iceberg : l'accès physique aux bâtiments. Un point de la situation des 200 bâtiments communaux a déjà été fait. « Le premier travail de la commission sera de prioriser ceux qui nécessitent une adaptation, afin de prévoir une programmation pluriannuelle de travaux », indique Zoé Carré. Les premiers bâtiments visés seront ceux qui accueillent le plus de public, en sachant que tous ne sont pas adaptables à 100 %.

5Tous les handicaps... - L'acccessibilité prend en compte tous les handicaps, et pas seulement le handicap moteur.

Rendre un lieu ou un service accessible, « c'est installer une signalétique simple, utiliser des mots courts pour les déficients intellectuels ; c'est mettre du contraste pour les déficients visuels qui voient encore un peu, du braille pour les aveugles », illustre Isabelle Lamps, responsable de directrice de la direction de la solidarité à la ville.

5... Mais pas seulement. - Celui qui ne souffre pas d'un handicap peut ne pas se sentir très concerné par le travail de la commission. « Pour certains, le handicap est encore de l'accessoire. Il faut que les gens se rendent compte que ce travail est fait pour le bien de tout le monde », martèle Isabelle Lamps. Les problèmes d'accessibilité peuvent concerner des personnes vieillissantes,quelqu'un qui s'est cassé une jambe ou encore un parent avec sa poussette. « Prévues à la base pour les déficients visuels, les annonces dans les bus sont utiles à quelqu'un qui est tête en l'air ou qui perd la mémoire », soulignent Zoé Carré et Isabelle Lamps. Et comme qui peut le plus peut le moins, « pourquoi ne pas construire la ville directement autrement », et ne proposer que des cabines d'essayage grand format, que des portes larges, que des sanitaires accessibles aux fauteuils ? Bref, des équipements plus pratiques pour tout le monde, et pas discriminants. •  

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